L’intérêt porté à l’étude des microbiomes a explosé depuis 2007, au lancement du projet « Human Microbiome Project » aux Etats Unis, et ne semble pas prêt de s’affaiblir avec notamment les opportunités industrielles (pharmaceutiques, cosmétiques, alimentaires…), liées à la compréhension des interactions entre les microorganismes et le corps humain.
Le microbiote cutané, véritable « empreinte » propre à chacun.
Il est présent à la superficie de la peau, et dans les follicules pileux, les conduits des glandes sébacées. Divisé en flore résidente et flore transitoire, la composition du microbiote cutané est influencée par de nombreux paramètres (système immunitaire, environnement, hygiène et utilisation de produits cosmétiques). Il est désormais admis que la coexistence individu-microbiote est un réel mutualisme : la flore cutanée jouerait un rôle indispensable dans la protection contre les pathogènes et le maintien d’une barrière opérationnelle.
Dans le domaine cosmétique, les nouveaux développements capitalisent sur les nombreuses recherches qui tendent à affirmer une relation entre un « microbiome équilibré » et une peau « saine » par extension la résolution de problématiques cutanées par une action directe sur sa flore.
Généralement, l’objectif recherché est de maintenir l’équilibre entre les différentes espèces présentes sur la peau et éviter ainsi de potentielles perturbations.
Prenant exemple sur les études sur le microbiome digestif, les marques cosmétiques se sont donc penchées sur des ingrédients “compatibles” pour renforcer la flore existante :
prébiotiques : oligosaccharides jouant le rôle de substrats sélectifs, et permettant de favoriser le développement du « bon » microbiote au détriment de microorganismes indésirables
probiotiques : en cosmétique, il s’agit de bactéries inactivées, ou de fragments de bactéries, ainsi que des levures
d’autres substances (acide lactique, acide citrique, maltodextrines) permettent également de créer un environnement favorable à la croissance des « bonnes bactéries »
Du point de vue de la réglementation cosmétique, il faut être vigilant concernant le « statut » cosmétique de ces produits.
Notamment par :
leur fonction (les formules proposées ne doivent pas impacter une fonction physiologique significative ou agir sur une pathologie)
leurs allégations (qui doivent être justifiées et répondre aux critères communs)
leur innocuité et stabilité, notamment microbiologique, qui doivent être maitrisées et ne doivent pas induire de risque pour la conservation du produit et/ou la santé du consommateur
Des discussions sont en cours au niveau du groupe de travail de la Commission européenne sur les produits « frontières ». En effet, le statut des produits « servant à conserver le microbiome de l’épiderme en bonne condition » est discuté. Des études cliniques sont désormais réalisables par les laboratoires de tests spécialisées dans la sécurité et l’efficacité des cosmétiques avant la mise sur le marché, pour mesurer l’impact concret des formulations sur le microbiome.
A l’heure des cosmétiques de plus en plus «personnalisés», cette tendance est, de toute évidence, bien partie pour s’installer. Des gammes de cosmétiques adaptés au microbiote de chacun, en plus du type de peaux, constituent-elles le futur de la cosmétique?
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